jeudi 21 juin 2012

Moonrise Kingdom, ou les amours d'enfance selon Wes Anderson


On est en 1965, sur une île de Nouvelle-Angleterre. Sam et Suzy, 12 ans, décident ensemble de fuguer. Lui quitte un camp de scout (les kaki), où il est la brebis galeuse de ses camarades, et il quitte également une famille d'accueil qui ne veut plus de lui. Elle, dépressive, quitte une famille comme Wes Anderson les décrit si bien, étrange et brillante. Alors qu'ils s'enfoncent dans la forêt, une tempête approche.


Wes Anderson, réalisateur de la famille Tenenbaum, la vie aquatique et a bord du darjeeling limited, signe ici un film d'aventure bon enfant et autour des enfants. Il n'abandonne pas pour autant ses thèmes de prédilection : les névroses du monde adulte et les cruautés de l'enfance. On retrouve aussi son esthétisme pop-vintage (il s'en donne d'ailleurs à cœur joie en plaçant son récit dans les années 60) et sa capacité à faire exister des personnages tragi-comiques (le chef de camp des kaki, professeur de mathématiques incapable de tenir son rôle de gardien de l'ordre, le policier, amoureux malheureux au grand cœur...). La disparition des deux pré-ados révèle les blessures existentielles de ces personnages secondaires.
Anderson maitrise parfaitement son récit, il utilise ici un narrateur omniscient qui nous prédit la tempête terrible qui va s'abattre sur l'île, ce qui insuffle un brin de suspens dans la fuite des deux amoureux.

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