lundi 20 décembre 2010

L'usine de la peur

Les fans de metal indus auront compris de quel groupe je veux parler, j'ai nommé Fear Factory, un groupe qui innove dès leur début. Notamment à la sortie de leurs deux premiers albums : Soul of a New Machine et Demanufacture. Attardons-nous sur ce dernier.


Pochette de Demanufacture

On peut le considérer comme un concept album lançant une trilogie comportant Demanufacture, Obsolete et Digimortal, tous abordant le thème de l'opposition de l'homme à la machine, assez inspiré d'œuvres cyberpunks. On entre dans une ambiance sombre et électronique, mais également extrême, car, comme je vous l'ai dit, ils innovent. Le chanteur Burton C. Bell nous montre qu'il ne fait pas que hurler puisque c'est un des premiers chanteur qui utilise en plus de son chant éraillé, une voix claire. Et que dire du batteur Raymond Herrera qui nous offre un jeu de batterie quasi orienté death metal. En bref, un album fait autant pour les fans d'indus et de metal.
Le line-up du groupe à l'époque de l'enregistrement est composé de :
  • Burton C. Bell : Chant
  • Dino Cazares : Guitare
  • Christian Olde Wolbers : Basse
  • Raymond Herrera : Batterie
A noter que, actuellement, Christian a été remplacé par Byron Stroud et Raymond a été remplacé par Gene Holgan.

mercredi 15 décembre 2010

Le coureur sur route

Il existe de nombreux labels de metal, ce n'est pas nouveau. Mais quel est le plus populaire ? Je ne pourrais pas répondre à cette question actuellement. Alors, je vais me contenter de vous parler d'un des plus populaires, le bien nommé Roadrunner Records. Et là, vous vous dîtes "Roadrunner, j'ai déjà vu ça quelque part dans ce blog ?". Vous ne rêvez pas puisque l'un des CDs présentés à la Bande Son du 16 novembre vient de Roadrunner : Roadrunner United.
Qu'est-ce que cet album ? C'est une compilation enregistrée pour les 25 ans du label. Monte Conner, producteur et A&R, a donc désigné 4 "chefs d'équipe" talentueux pour composer des morceaux et les enregistrer sur l'album. Nos 4 chevaliers sont ci-dessous.


de gauche à droite : Robb Flynn (Machine Head), Matt Heafy (Trivium), Joey Jordisson (Slipknot) et Dino Cazares (Fear Factory)

Avant d'aborder d'un peu plus près l'album, retournons sur Roadrunner. Créé en 1980 à Amsterdam, c'est tout d'abord un importateur de metal américain. Mais il deviendra vite exportateur puisqu'il part s'installer à New-York aux USA en 1986. Et depuis, les succès ne s'arrêtent jamais car de nombreux artistes extrêmes deviennent connus grâce à Roadrunner. On peut citer Machine Head, Sepultura, Slipknot, Soulfly, j'en passe et des meilleurs. De toute manière, Roadrunner reste un label respecté dans le milieu du metal... mais pas que puisque l'on peut également trouver des groupes de rock alternatif, indie et de punk comme Madina Lake que je vous conseille vivement.

Pochette de Roadrunner United : The All-Star Sessions

En ce qui concerne l'album, on en a pour tous les goûts puisqu'il passe du metalcore mélodique au death metal nerveux en passant par le rock alternatif et même le "metal sudiste". On retrouve chez les musiciens les gloires présentes et passées du label telles qu'Andreass Kisser (Sepultura), Jeff Watters (Annihilator), King Diamond (Mercyful Fate) ou encore Paul Gray (Slipknot), Glen Benton (Deicide), Dez Fafara (ex-Coal Chamber, DevilDriver) et beaucoup d'autres. Cet album est juste la crème de Roadrunner réunie en un album.

vendredi 10 décembre 2010

Max Cavalera, sa vie, son oeuvre,ses racines...SAIGNANTES RACINES

Max Cavalera surnommé "le Bob Marley du heavy metal" (rien qu'à voir la photo ci-dessous, c'est confirmé) est un chanteur-guitariste brésilien de génie ayant travaillé sur pas mal de projets (4 sans compter ses nombreuses apparitions). Vous ayant parlé de son ancien groupe Sepultura pendant la dernière chronique de l'Instant metal, un article s'imposait.


Max (de son vrai nom Massimiliano Antonio) a donc débuté avec Sepultura, un des premiers groupes de metal extrême au Brésil avec Sarcofago (qui apparemment serait un des premiers groupes de Black metal, genre popularisé en Scandinavie). A noter que son frère Igor joue de la batterie dans le groupe. Les premiers albums s'orientent vers un death metal rapide et nerveux. Mais un gros virage est amorcé sur Chaos A.D. et confirmé sur Roots (avec le fameux Roots Bloody Roots expliquant le titre de l'article), puisqu'ils commencent à utiliser des percussions brésiliennes et des éléments de cette musique traditionnelle. Malheureusement, le 16 décembre 1996 se déroule le dernier concert de Sepultura avec Max puisqu'il quitte le groupe dû à des problèmes avec les membres du groupe concernant la mort de son beau-fils Dana, décédé dans d'obscures circonstances.

Sepultura

En 1994, avant de quitter le groupe, il fonde Nailbomb avec le guitariste-chanteur anglais Alex Newport. Leur musique est orientée vers le thrash metal industriel. Ils se séparent en 1995.

Nailbomb

L'année 1997 marque la collaboration entre Max Cavalera et le groupe de nu metal Deftones sur le morceau Headup sur l'album Around The Fur. Ils viendront jouer le titre en France à Nulle Part Ailleurs sur Canal + ce qui permet à Max d'annoncer la venue d'un nouveau projet : j'ai nommé Soulfly. Leur premier album éponyme sort en 1998 et sonne nu metal, même si les derniers albums vont vers le thrash et le groove metal (style assez particulier présentant de nombreuses variations provoquant l'effet de groove).

Soulfly

En 2007, un événement réveille les vieux fans de Sepultura puisque se forme Cavalera Conspiracy, groupe qui annoncent la réconciliation entre les deux frères. Un des membres de la formation n'est autre que le chanteur-guitariste de Gojira, un groupe de death...français. Il s'occupe ici de la basse.

Cavalera Conspiracy

En résumé, Max Cavalera est un homme adorant les mélanges de genres ou d'éthnies, visant toujours le respect et ne faisant que du bien...AU METAL EXTREME !!!

jeudi 2 décembre 2010

Bande son du 16 novembre 2010 (2ème partie)

A la suite de cette sélection visuelle, présentation d'un nouveau magazine. Il s'agit de Serge Magazine : là où les chansons se rencontrent. Ayant pour objets la musique française sous toutes ses formes (chanson, rap, rock), ce magazine a pour ambition de traiter de cet univers de façon iconoclaste, et de rompre avec les habitudes qui charpentent la presse musicale depuis trop longtemps. Pour ce faire, un ton décalé, humoristique mais jamais potache, populaire et classieux à la fois, ainsi que des sujets originaux. Le premier numéro est sorti en octobre ; le prochain débarque début décembre.


Vous pouvez en savoir plus sur http://www.sergemagazine.fr/

Après la chanson française, nous passons à l'Instant Métal présenté par Julien. Comme ce jeune homme est beaucoup plus réactif que moi, il a déjà publié ici le contenu de sa présentation !!! Je vous laisse donc découvrir de nouveaux genres du métal extrême.

Afin de ne pas terminer sur une touche trop sombre, nous avons donné la parole à Pascale qui nous a fait découvrir le dernier et troisième album de Bertrand Belin Hypernuit. Ecouter une chanson de Bertrand Belin, c'est comme regarder par le trou d'une serrure, apercevoir les bribes d'une scène et essayer de deviner la suite... Des chansons évanescentes, classieuses et presque classiques, où les sens l'emportent sur le sens.



Et enfin pour terminer, Pierre-Yves nous a proposé d'autres découvertes musicales en clip :

Esperanza Spalding, une chanteuse et contrebassiste jazz dans un clip simple et à l'esprit sixties : on croirait voir s'animer une pochette de disque jazz soul de cette époque ! La musique d'Esperanza Spalding est éloignée cependant de la chanson jazz variété un peu à la mode à grands renforts de standards. Son chant, fortement influencé par l'improvisation et l'accompagnement instrumental, n'hésite pas à innover et à explorer de nouvelles voies mélodiques, même sur des reprises. L'album s'intitule "Chamber music society".




Tricky, c'est le musicien pour lequel on imagine toujours un retour alors qu'il n'a jamais abandonné la musique ! Et bien que le trip hop ne soit plus un genre inventé et porté aux nues par la critique musicale, Tricky s'est installé dans la durée et continue de produire une musique envoutante et groovy. Pour preuve, ce morceau sombre, "murder weapon", tourné à Paris, sa ville d'adoption.




Autre retour remarqué, celui du groupe Korn. Les californiens signent là un bel album agressif et mature. Le clip lorgne du côté de la série des Mad Max dans un registre post-apocalyptique.



Le message est en revanche beaucoup plus optimiste chez John Legend et cette magnifique reprise d'un morceau soul des années 60 "wake up everybody", message d'espoir venant se loger au cœur des années Obama. "Wake up !" est d'ailleurs le titre de l'album dont est tiré ce hit. Le disque est le fruit d'une collaboration entre John Legend et le groupe de hip hop The Roots. Il nous offre un florilège de chansons soul, funky, de reprises des années 60 et 70 réalisées dans l'euphorie de la campagne du premier président noir de l'histoire des États Unis.



Nous finissons cette présentation de nouveautés par des artistes issus de la scène pop indépendante. Tout d'abord la pop particulièrement mélodieuse de Syd Matters, un combo français qui excelle dans des compositions aériennes dans le sillage du groupe Air. Le clip de "High life" est un petit régal de dessin animé d'animation...



et pour finir dans l'apaisement, le clip aux ambiance très romantiques du morceau "Just so", sur lequel domine le piano d'Agnes Sobel, une jeune artiste danoise vivant à Berlin. L'ensemble de l'album possède cette beauté cristalline et diaphane que lui confère le piano et la voix placés très en avant. Un disque aussi intime qu'une boite à musique qui n'est pas sans rappeler le folk des Coco Rosie...




Allez, en passant, ce clip des Coco Rosie, les deux américaines s'enfonçant toujours plus profondément dans leurs visions romantiques et gothiques inspirées par les esthétiques nées au XIXeme siècle. Dans ce petit film, on se croirait invité au pays des sœurs Brontë :

mercredi 1 décembre 2010

Bande son du 16 novembre 2010 (1ère partie)

Le second rendez-vous de la saison de la Bande Son, club d'écoute musicale, a eu lieu le mardi 16 novembre à la médiathèque. Au programme : découverte des dernières acquisitions musicales à travers des clips plus originaux les uns que les autres ; l'Instant Métal ; les concerts à venir et les suggestions musicales des usagers.

Pour commencer, moment R.I.P. (rest in peace) puisque le compositeur polonais Henryk Mikolaj Gorecki est décédé le 12 novembre dernier. Ses compositions créées dans les années 1960 l'ont fait connaître par les spécialistes internationaux comme un des compositeurs les plus originaux de l'époque. Dans les années 1980, il a commencé à créer des œuvres sacrales à caractère profondément lyrique et s'est tourné vers la musique populaire polonaise. Récemment, il a également composé des œuvres spécialement dédiées au célèbre quatuor à corde américain Kronos Quartet. C'est d'ailleurs le morceau Quasi una fantasia interprété par le Kronos Quartet que nous avons pu découvrir.



Jusqu'au début des années 1990, Henryk Gorecki était resté peu connu hors du cercle d'amateurs de musique d'avant-garde et c'est sa Symphonie no 3, pour soprano et orchestre, composée en 1976 et créée à Royan en 1977 qui lui a apporté une renommée mondiale inégalée pour un compositeur classique contemporain. Au total, la Symphonie numéro trois s'est vendue à plus d'un million d'exemplaires à travers le monde.

Nous enchainons avec la sélection musicale de Pierre-Yves. La rentrée pop-rock nous a valu une moisson prometteuse de bon disques et nous découvrons certaines nouveautés par le biais de leurs clips. Pour certains, les réalisateurs se sont vraiment lâchés !

On commence tout doux, mais dans la catégorie "groupes poids lourds" désormais, avec les montréalais d'Arcade Fire et le titre "The suburbs" , en concert au mois de novembre à Lyon.
Ce morceau donne son nom à un album qui évoque la poésie mélancolique qui nait à la périphérie des grandes villes occidentales, un spleen inspiré par l'urbanisme standardisé et monotone produit par la société de consommation de masse. Basé sur les extraits de vieux films publicitaires vantant le confort et l'abondance, le clip nous ramène à toutes les icônes du rêve américain de l'après guerre.



Avec Of Montreal, on pense poursuivre dans le registre groupe rock de la scène québecquoise. Mais contrairement à ce que peut laisser entendre son nom, ce groupe est américain et originaire d'Athens, Géorgie, cette ville étonnante qui a donné à l'histoire du rock bien davantage que son dû avec les groupes REM ou B52s dans les années 80. Aujourd'hui la ville abrite les activités d'un label ultra créatif, Elephant six : http://www.elephant6.com/
Les clips d'Of Montreal sont des chef d'œuvres de collages visuels psychédéliques. Le morceau "Coquet coquette" (aidez-nous à trouver le sens de ce titre !) et tiré de leur dernier album "False priest"montre le groupe en pleine épopée de conquête. S'agit-il d'une allégorie du succès ? en tout cas, c'est épique, gore, primitif et d'un humour aussi décalé que leurs mélodies pop acide.



Nous n'avons pu résister à une navigation de longs instants dans les archives visuelles du groupe dont est tiré le clip suivant :




La suite est tout aussi délirante avec le nouvel opus de Grinderman, le second groupe de Nick Cave lorsque les Bad Seeds sont en sommeil. Tout d'abord, on réalise rapidement à l'écoute de ce second album que Grinderman n'est pas un projet secondaire. D'autre part, les musiciens s'amusent visiblement beaucoup, à jouer et à explorer certains clichés cinématographiques : peplum, film de science fiction, films d'horreur et d'angoisse, le clip nous offre un grand mélange de sous-culture underground. Le morceau se nomme "heathen child"



Carl Barat, l'ex moitié pensante et composante des Libertines a produit un superbe premier album solo qui revisite brillamment tous les poncifs de la pop anglaise ; vraiment, ces musiciens british sont élevés au biberon d'une pop non seulement élégante, mélodique mais aussi teintée d'un zeste inimitable de groove soul.
Le présent titre, "run with the boys", est un modèle du genre, dans la lignée de Paul Weller ou des Dixies Midnight runners. So british et intemporel !



On termine cette première partie avec notre artiste Dada national, Philippe Katerine, le seul musicien aujourd'hui en France à oser un tel décalage dans l'esprit et le ton de ses chansons. Décidément inclassable, Katerine lance des mots et des ritournelles au vent sans se soucier de leur point de chute, en toute liberté. Donc laissons le manger, quoi ... Pourvu qu'il ne nous lasse pas un jour en franchissant la limite qui le sépare encore d'un rôle de bouffon de la chanson française.