jeudi 2 février 2012

Le synopsis : le retour

Il vous avait manqué, il est de retour... Le synopsis ou la Bande Annonce comme si vous y étiez.

Le mois de janvier a été marqué par l'acteur britannique qui monte, Michael Fassbender dont la BA a faire la part belle, avec pas moins de deux films sortis coup sur coup mi-décembre.

Commençons avec un peu de psychologie : A dangerous method de David Cronenberg

Le synopsis : Sabina Spielrein (Keira Knightley), une jeune femme souffrant d'hystérie, est soignée par le psychanalyste Carl Jung (Fassbender) qui utilise pour ce faire, les méthodes de Freud (Viggo Mortensen). Le cas de cette patiente va faire entrer en contact les deux médecins et faire se confronter leurs méthodes, Jung, au fil du temps, développant ses propres théories. L'irruption du docteur Otto Grass (Vincent Cassel) comme patient de Jung va bientôt pousser ce dernier à laisser libre court à ses pulsions et faire de Sabina sa maîtresse.

Écoutons plutôt Cronenberg en parler :


On est ici loin du Cronenberg habituel et finalement pas tant que ça. L'image est étonnamment lisse, clair, belle, pour le cinéaste. Le film, en costume, est esthétiquement très beau. Mais à y regarder de plus près, on y retrouve ses thèmes de prédilection, la métamorphose, la sexualité. On sent qu'il s'agit d'un projet éminemment personnel pour Cronenberg qui n'a jamais caché son attrait pour la psychanalyse. Il adapte ici la pièce de théâtre The Talking Cure de Christopher Hampton. On pourra lui reprocher d'être un peu bavard, mais en même temps, on y parle psychanalyse, théories, Jung et Freud faisant une escarmouche d'esprit. Donc, un film à y voir de plus près, bon, riche, dense, mais qui ne restera certainement pas comme l'un des meilleurs Cronenberg.

Et comme Fassbender en psy du début XXème siècle ne nous suffit pas, on continue avec Fassbender en sex-addict dans le New York des yuppies, aseptisé et contemporain de Shame du britannique Steve McQueen.

Le synopsis : Le néant est au cœur de ce film. On suit le personnage de Brandon dont la vie s'organise autour de son travail (dont on ne sait quasiment rien), son appartement aussi vide qu'une salle d'attente de docteur (le vide des appartements de yuppies est high-tech, parait-il) et ses rapports au sexe. Arrive sa sœur, tout aussi paumée que lui et qui va chambouler son existence finalement bien organisée.

La paire McQueen-Fassbender nous avait déjà bluffé en 2008 avec Hunger, (dispo à la médiathèque) histoire vraie de la grève de la faim et de l'hygiène par des séparatistes de l'IRA, en 1981, sous l'ère Thatcher. Fassbender y révélait son talent dans le rôle de Bobby Sand, le leader du mouvement.

Elle nous éblouie une fois de plus avec ce portrait psychologique (et oui, encore!) d'un accro au sexe aussi magnifiquement filmé que ses incursions dans l'intimité du personnage sont oppressantes. Les avis étaient unanimes sur ce film magnifique, autant par l'interprétation que par l'esthétique.

Passons au deuxième acteur phare de cette année 2011 (quoique puisse en penser l'académie des Oscars) : Ryan Gosling. Il avait impressionné cette année avec Drive. Il était déjà sacrément fort il y a quatre ans dans Une fiancée pas comme les autres, récente acquisition de la médiathèque.

Le synopsis : Lars (Ryan Gosling) est un jeune homme timide qui a emménagé dans le garage de la maison de ses parents le jour où son frère et son épouse sont revenus vivre dans le village de son enfance. Il passe son temps entre cet espace peu aménagé et froid et son travail. Il n'y reçoit jamais personne et refuse systématiquement les invitations à diner de sa belle-sœur enceinte Karin (Emily Mortimer), qui vit mal le fait d'avoir viré Lars de chez lui. Lars est enfermé dans un monde solitaire et flotte aux frontières de la raison. Un jour pourtant, Lars sonne à la porte de la maison et annonce à son frère et sa belle-sœur qu'il a rencontré une brésilienne et qu'il voudrait qu'elle soit logée chez eux (puritanisme du jeune homme oblige). O Surprise lorsque ceux-ci réalisent qu'il s'agit d'une poupée commandée par correspondance, habillée en dominatrice et fixant l'horizon de ses yeux de plastique. Comment réagir face à la situation? Son frère refuse de se prêter au jeu, sa belle-sœur souhaite avant tout comprendre et aider Lars et le médecin préconise de « faire semblant ».




Au delà de l'aspect comique évident, c'est la psychologie du personnage principal et ses profondes névroses qui sont finement dépeintes sans tomber dans le mélo.

Lars, boudiné dans ses pulls sur lesquels il superpose un anorak très années 80 (oui, on a du mal à reconnaître Ryan « beau gosse » Gosling) ne souffre pas les contacts physiques.

Le film réussit à nous faire passer de la douce compassion pour le pauvre Lars esseulé, à la gêne lors de l'apparition de Bianca, la poupée et quand il prétend qu'elle est malade et obligée de se déplacer en fauteuil roulant.

Enfin, on est simplement heureux lorsque l'histoire d'amour entre Lars et sa poupée révèle l'amour que le village porte au jeune dingue. Car, oui, Une fiancée... est tout sauf cynique. Et ça fait du bien, des fois.

C'est tout pour cette première partie, la suite bientôt...

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