vendredi 6 avril 2012

Le Synopsis Acte I : Bande Annonce du 13 mars

Et un synopsis de plus pour vous faire revivre la dernière BA.

On a parlé dans le désordre de gros films (Sherlock Holmes), de taupes (La Taupe), de vaches (Bovines), ou encore de vieux conservateurs (J. Edgar) ...

On commence par le plus célèbre des détectives : Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres.

Synopsis :

Partout dans le monde des catastrophes se succèdent, plutôt commun. Mais Sherlock Holmes est le seul à voir dans des attentats à Strasbourg et Vienne, la mort d'un trafiquant d'opium en Chine, d'un baron de l'acier aux États-Unis et la ruine d'un magnat du coton la même source : le professeur James Moriarty qu'il a entr'aperçu dans le passé (dans le premier volet) . Convaincu que ce dernier veut provoquer une guerre mondiale, il mène son enquête avec son acolyte futur marié, le Dr Watson.


Réalisé encore par Guy Ritchie (Arnaques, crime et botanique, Snatch).

Le réalisateur avait réussi dans le premier volet (selon moi) un mix entre l'œuvre que tout le monde connait, soit par lecture, soit par les adaptations, et son propre style cinématographique, tout en violence, rapidité de narration, de débit de ses acteurs. L'humour, à travers les traits d'esprit de Holmes et Watson, leurs joutes verbales, était très présent. En restant fidèle au roman (Holmes est un grand boxeur, opiomane, misogyne et asocial), il était parvenu à apporter une version du détective le plus connu au monde finalement fidèle sans renier son cinéma.

D'autre part Watson se marie, ce qui nous ramène là où l'histoire précédente se terminait : Holmes vit mal le mariage et le départ de son ami. L'espèce d'amour conjugal que les deux acolytes pourraient nourrir est au centre de ce second volets, avec des sous-entendu plutôt réussis : dans une scène dans un train, où Holmes (pro du déguisement) arrive déguisé en femme et jette par la fenêtre la nouvelle Mme Watson, est prétexte à de très bonnes répliques.

Ici, les mêmes recettes sont exploitées, même humour, mêmes traits d'esprit, même style dans la narration. Pourtant, peut-être parce-que l'effet nouveauté est passé, peut-être aussi parce que tout est là, comme dans le premier mais en légèrement moins bon, on est déçu.

Le choix des acteurs pour les nouveaux personnages est parfait : Jared Harris excellent Moriarty (heureusement, on a échappé à Brad Pitt, pressenti au début pour le rôle) tout en "dandyisme", finesse, élégance, il n'en fallait pas moins pour le plus grand esprit criminel de la saga Holmes. Mais surtout Stephen Fry en Mycroft Holmes, toujours impeccable dans le rôle ô combien fascinant du frère de Sherlock, tête pensant des services secrets britanniques, aussi intelligent que son petit frère, si ce n'est plus.

Malgré tout, on a tendance à saturer au milieu de ces moments d'actions qui s'enchainent sans nous laisser le temps de nous poser. Le film est traversé par des moments d'humour, de fraicheur, malheureusement sans retrouver la fluidité et la légèreté du premier.


En ces temps d'intense élection, place à la politique et aux hommes qui font la politique avec Pater d'Alain Cavalier.

Pater, Alain Cavalier


Alain Cavalier n'est pas un réalisateur comme des autres, Alain Cavalier aime perdre son spectateur. C'est ce qu'il fait, avec brio, dans ce film qui prend pour prétexte la politique et qui plonge dans les rapports père/fils, metteur en scène/comédien et, englobant le tout, les rapport autour du pouvoir. Il tourne un film-documentaire et sa force est d'être capable de nous tenir en haleine sur deux niveaux : lorsqu'ils jouent leur rôle et lorsqu'ils sont eux-mêmes.

Synopsis : Tout commence lors d'un diner entre Alain Cavalier et Vincent Lindon. Le metteur en scène propose à l'acteur, connu pour ses pétages de plomb, de tourner un film dans lequel Cavalier serait le président de la république et Lindon son premier ministre. Cavalier a alors déjà commencé à tourner un film sur un film en train d'être tourné...

Sans crier gare, au détour d'une phrase, chacun sort de son personnage, une scène au début du film montre Lindon s'énerver contre son propriétaire pour une histoire d'ascenseur installé dans son bâtiment, lui-même dans une rue bourgeoise, pleine de boutiques de luxe. Lindon est Lindon, mais son message est éminemment politique. Joue-t-il la comédie? Est-ce véridique? On ne sait pas et finalement, ça n'a pas beaucoup d'importance.

Le prétexte politique :

Le premier ministre se lance dans un projet, voulu par le Président, visant à instaurer un salaire maximum, comme il existe déjà un salaire minimum. Les premiers désaccords entre les deux hommes surgissent, le premier ministre ne se sent pas soutenu par le président.

Le rapport père/fils metteur en scène/comédien.

A ce moment-là, le prétexte politique s'évanouit devant les questionnements sur les rapports père/fils. On comprend alors mieux où veut en venir Cavalier. On comprend le lien avec le monde politique : les trahisons, tuer le père est chose plutôt commune dans ce milieu. Là où le film réussit, c'est qu'il nous manipule à tel point qu'on ne sait jamais vraiment si la trahison du metteur en scène envers le comédien est véridique ou pas, et si la trahison du président envers son premier ministre est véridique ou pas. Cavalier manipule-t-il Lindon? Jusqu'à quel point sommes-nous manipulés?

C'est un véritable exercice de style que nous proposent Cavalier et Lindon. Mais en connaissant mieux le cinéma de Alain Cavalier, on ne peut pas s'en étonner...

Présenté à Cannes cette année, nommé aux Césars dans la catégorie meilleur film et meilleur réalisateur.


Bon, comme j'en ai mis des tartines, j'arrête là l'acte I, le II est pour bientôt.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire