On continue avec un pétage de plomb dans les règles de l'art :
Carnage de Roman Polanski, présenté par Anne-Gaëlle.
Le Synopsis : Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la "victime" demandent à s'expliquer avec les parents du "coupable". Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l'affrontement. Où s'arrêtera le carnage ?
Dans ce huis clos, adaptation de la pièce de Yasmina Reza Le Dieu du carnage, Polanski film la frustration et l'hystérie qui couvent sous des dehors lisses, faits de bonnes manières et de conventions sociales. Ces conventions sociales marquent le début de l'histoire des adultes de Carnage, qui, tout raisonnable qu'ils sont, décident de régler le différend de leurs enfants autour d'un café.
Cette comédie noire est particulièrement bien servie par ses quatre principaux acteurs, Kate Winslet et Jodie Foster dans le rôle des mères de famille, impeccables, John C. Reilly, plus connu en France pour ses rôles de demeurés dans les comédies avec Will Ferrel (mais avec une filmographie plus que correcte), et Christoph Waltz qui a explosé à Cannes il y a quelques années grâce à son rôle de nazi dans Inglorious Bastards de Tarantino.
Des clans entre les deux couples se forment au fil de l'histoire, au grand étonnement du spectateur. On assiste également à une scène plutôt caustique de la toujours classe Kate Winslet... On n'en dit pas plus.
On passe au film de cette fin d'année, Noël oblige. Cette année, on est plutôt bien servis avec l'adaptation au cinéma d'Hugo Cabret par le grand Scorsese, présenté par Elisabeth.
Le Synopsis : Dans le Paris des années 1930, le jeune Hugo est un orphelin de douze ans qui vit dans une gare. Son passé est un mystère et son destin, une énigme. De son père, il ne lui reste qu'un étrange automate dont il cherche la clé - en forme de cœur - qui pourrait le faire fonctionner. En rencontrant Isabelle, il a peut-être trouvé la clé, mais ce n'est que le début de l'aventure...
Martin Scorsese passe avec succès le difficile exercice de l'adaptation de roman. Il faut dire qu'il n'en est pas à son coup d'essai : il avait déjà magnifiquement adapté en 1993 le roman d'Edith Wharton Le temps de l'innocence. C'est donc une adaptation du roman de Brian Selznick (disponible à la médiathèque) pour lequel Scorsese a parfaitement su reconstruire l'imaginaire et le rythme de la narration. Recommandé pour les enfants à partir de 7-8 ans plutôt. En dessous de cet âge, la trame de l'histoire risque d'être trop compliquée. Mission réussie donc pour Scorsese.
Pour terminer, une acquisition : Achille et la tortue de Takeshi Kitano, sorti en 2008.
Le synopsis : Machisu, fils d'un riche mécène, aime l'art. Un jour, un peintre bénéficiant des largesses de son père vante une de ses toiles. Il n'en faut pas plus à Machisu pour se lancer dans une carrière de peintre. La ruine financière et le suicide de son père mettent un terme à la vie privilégiée de Machisu. Il se retrouve seul face à son désir artistique. Jusqu'à la rencontre de Sachiko et son soutien indéfectible.
Le film suit le parcourt de Machisu, tentant de vendre ses toiles à des galeries d'art et de courir après l'art moderne et ses grands courants avec inéluctablement un temps de retard sur ceux-ci, comme Achille sur la tortue. Dans cette tragi-comédie, Kitano (lui-même peintre et interprète de Machisu adulte) tente de comprendre ce qui fait l'artiste. C'est un film étrange où, derrière un grand éclat de rire, Kitano nous surprend avec la tragédie inhérente à la nature même de son héros.
Le sous-titre donné par Kitano à ce film est "Une histoire cruelle de l'art"...
A bientôt pour la prochaine Bande-Annonce, le 13 mars.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire