mardi 30 novembre 2010

L'Instant metal du 16 novembre

Pour résumer la séance, on est entré dans du concret puisque nous avons abordé le death metal, le black metal et le death mélodique.

Le death metal, c'est quoi ? Un genre...MORTEL. Blague à part, cela reste la base du metal extrême et la première chose qui nous saute aux oreilles quand on en écoute pour la première fois est le chant typique de l'extrême : le death grunt ! Ce chant très particulier est utilisé avec de "fausses" cordes vocales...je ne sais pas ce que ça veut dire, je n'ai jamais "grunter". Autre détail, et là je m'adresse au musicien, les guitares sont sous-accordées et on peut noter l'utilisation de nombreux chromatismes. Le genre est apparu dans les 80's aux États-Unis avec les groupes Death et Possesed. On a pu écouter le titre Refuse/Resist de groupe brésilien Sepultura extrait de leur album Chaos A.D..


Pochette de Chaos A.D.

Nous avons enchaîné avec le black metal, que je caractériserais plus violent. Ce genre diabolique est apparu en Europe, plus précisément en Scandinavie au début des années 80. Imaginez des guitares distordues (bizarrement en accordage standard pour rendre cela plus malsain), des maquillages de la mort, une vitesse exacerbée et un chant rappelant presque la torture traitant principalement de satanisme... Pour illustrer un peu tout ça, nous avons donc écouté Dawn Of A Golden Age de Roadrunner United tiré de l'album du même nom.

Pochette de Roadrunner United : The All-Star Sessions

Pour finir, nous avons conclu avec le death mélodique, qui, comme son nom l'indique, est du death metal plus... calme apparu encore et toujours dans les années 80 en Suède. Les thèmes changent, les compositions utilisent le système tonal contrairement au death metal qui privilégiait les chromatismes (encore pour les musiciens !!!), et on peut noter l'apparition de passages acoustiques et de voix claires. On peut également noter des espèces de lignes mélodiques sous forme de leads. Pour illustrer tout cela, nous n'avons pas pu écouter des morceaux très représentatifs du genre mais qui reprenait beaucoup d'éléments clés : Alias de In Flames (un pionnier du death mélodique quasi-réorienté sur le metal alternatif à légère tendance metalcore) sur l'album A Sense of Purpose et Needled 24/7 de Children Of Bodom (groupe à tendance death mélodique/black/power metal) sur l'album Hate Crew Deathroll.

In Flames


Children Of Bodom

C'est tout pour cette séance. La prochaine abordera le brutal death, le grindcore et bien d'autres.

mardi 23 novembre 2010

Mois du film documentaire 2010

Vendredi 26/11 à 20h00
diffusion publique à la médiathèque de Chassieu

salle d'exposition -entrée libre


"Un monde sans fous ?"
un film réalisé par Philippe Borrel (52'-2010)


Pour sa 5ème participation au Mois du Film documentaire, la médiathèque vous propose d'aborder une thématique sociale grâce à un film percutant et exhaustif sur la question des soins psychiatriques aujourd'hui en France. Le débat à l'issue de la projection sera modéré par Elisabeth Bruyère-Chanteur, psychanalyste, professeur à l'université catholique de Lyon.

Résumé :
"En 2010 en France, la folie déborde dans les rues et dans les prisons. Faute d'avoir trouvé une prise en charge adéquate dans les services d'une psychiatrie publique en crise profonde, de moyens et de valeurs, ces malades psychotiques chroniques se retrouvent de plus en plus exclus de la société.

La réponse des pouvoirs publics s'est jusqu'ici focalisée sur des questions sécuritaires, au grand dam des professionnels, des patients et de leurs familles, qui s'alarment de voir désormais remise en cause leur conception humaniste de la psychiatrie, née il y a cinquante ans.

Au moment où le gouvernement s'apprête à réformer la psychiatrie au profit d'une nouvelle politique de "santé mentale" pour tous, avec des programmes de prévention, dans les écoles, dans les entreprises, quelle place notre société réserve-t-elle encore à la folie ?"

A voir, un long extrait de ce film documentaire :




et à découvrir, le programme de notre partenaire, le 24ème Festival "A nous de voir", festival science et cinéma. Suivez le lien : www.anousdevoir.com


samedi 6 novembre 2010

Valhalla rising : où les apparences se révèlent trompeuses...

... et c'est tant mieux!


Valhalla rising, film sorti en mars 2010 dans une indifférence quasi générale est une bonne illustration de cet adage. Il faut reconnaître que sur le papier, rien de transcendant.
Un guerrier silencieux, surveillé comme le lait sur le feu par des gardiens sadiques et terrorisés par ce dieu vivant. Jour après jour, le guerrier défend sa vie lors de combats sauvages au milieu d'une lande boueuse. Un jour, il réussit à s'échapper, suivi par un jeune garçon qui devient vite son compagnon de route (les résumés que j'ai lu ça et là affirment que l'enfant aurait aidé le héros à s'échapper, qu'on me permette d'en douter). Ce drôle de tandem croise le chemin de Chrétiens en route pour la Terre sainte. Ils les suivront dans leur croisade à bord d'un drakkar qui les conduira vers leur destination après avoir traversé un étrange océan de brouillard. Arrivés à destination, ils sont confrontés à l'hostilité de mystérieux autochtones invisibles.

Voilà pour le synopsis, un banal film de vikings pourrait-on croire. Mais dès les premières images, pas de doute: on est plus devant un film d'auteur qu'un film de genre. Valhalla rising crée une nouvelle catégorie, le film d'action contemplatif! Les images sont magnifiques et de nombreuses trouvailles visuelles jalonnent le film (au hasard la lumière qui émane de certains personnages leur conférant une aura mystique). Les scènes de combat sont assez peu nombreuses par rapport à un film d'action traditionnel mais elles sont d'une efficacité et d'une violence redoutables. La première demi-heure est un révélateur. Le réalisateur semble y avoir concentré toute la violence visuelle. L'ensemble du film est très dur, mais le début est particulièrement terrible. Le réalisateur de ce film, le Danois Nicolas Winding Refn, n'en est pas à son coup d'essai, la plupart de ses films sont interdits au moins de 16 ans. Vous voilà prévenus!


Mais si la vue du sang et le son d'un crâne brisé ne vous dérangent pas, alors toute la beauté de ce film pourra vous saisir. Le personnage principal est interprété avec talent par Mads Mikkelsen, acteur aperçu dans Casino royal, l'avant-dernier James Bond, dans lequel il interprète le très méchant Chiffre qui perd honteusement au poker contre le beau James. Dans Valhalla rising, le personnage qu'il joue est bien plus complexe. Borgne et muet, il est baptisé One-Eye par le garçon qui l'accompagne. On ne sait rien de One-Eye, à part qu'il est un combattant féroce et imbattable. Le film tourne autour de sa quête. Quête de sens, quête d'absolu, quête d'un combat à sa mesure. Les combats sont filmés au plus prêt et n'épargnent rien au spectateur. Toutefois, pas de voyeurisme morbide, One-Eye n'est pas un guerrier cruel et sa méthode de combat est d'une efficacité et d'une sobriété dont les films d'action ne nous avaient pas habitués.

Le film est partagé en plusieurs chapitres, chaque partie étant annoncée par un titre. Les scènes sont souvent entrecoupées de visions de One-Eye dont je ne parlerai pas plus pour ne rien gâcher mais qui sont une des réussites de ce film. La bande-son, oppressante et assez moderne, ajoute encore à l'atmosphère de violence omniprésente. Le réalisateur voit dans ces temps d'expansion du christianisme une période barbare et cruelle, une période de rejet de l'autre et de fanatisme. Le héros rédempteur, One-Eye, semble un monstre pour ces semblables mais il est pourtant le seul à communiquer et à pouvoir maîtriser son environnement.



Ce film est déjà présent dans les rayons de la médiathèque, à voir de toute urgence.

mercredi 3 novembre 2010

Mardi 02/11/10 : The Wedding Present à l'Epicerie moderne

Les vétérans de "The Wedding Present" jouaient hier soir sur la scène de l'Épicerie moderne. Moins d'un mois après Shellac, la salle de Feyzin nous proposait donc ce groupe culte de la fin des années 80, produit par le même Steve Albini de Shellac. Était-ce pur hasard ? Du point de vue du style, et si l'on ajoute la venue du groupe Tindersticks ce vendredi, la programmation est alléchante. A quand la venue de Sonic Youth, Yo la Tengo, Pavement, The Faaaalllll ?

Face aux "vieux" groupes de cette époque, souvent mal connus à en juger le public un brin clairsemé de la veille, un petit rappel historique est nécessaire : originaire de Leeds, une ville peu riante du Nord industriel et à la notoriété musicale ne pouvant rivaliser avec Manchester au milieu des années 80, "The Wedding Present" a surpris son monde en sortant l'album "Georges Best" en 1987. Encensé par la puissante presse rock anglaise, marquant les esprits grâce à une pochette éminemment british (la photo du meneur de jeu de l'équipe de foot d'Angleterre vainqueur de la coupe du monde 1966, sur fond vert comme un dimanche après-midi) se démarquant des productions graphiques arty du rock indépendant (celles de la Factory ou de 4AD), des guitares caracolant en avant, une énergie punk, un désenchantement post-punk, ce premier album sonnait comme une synthèse et comme un signal pour repartir du bon pied au beau milieu des pâles années de la soupe MTV (et l'infâme M6 en France). Il était clair que "The Weeding Present" poursuivait l'œuvre de Morissey et pouvait prétendre à occuper la place laissée vacante par la séparation des Smiths. Par le ton et la mise en scène des valeurs rock anglaises cette musique allait faire le lien sans tarder avec l'explosion Britpop.






Car mal identifié, un peu trop en avance, "The Wedding Present" a malgré tout profité de l'engouement pour les groupes à guitares de la première moitié des années 90 et a rencontré le succès public en s'appuyant sur d'excellents disques comme "Bizarro" (1989). C'était la bonne époque où, comme tant d'autres groupes anglais, ils bénéficiaient du coup de pouce influent et bienveillant du grand découvreur de talent, le regretté John Peel sur la BBC.




Ensuite, le groupe a failli couler définitivement, donnant peu de nouvelles, avant un retour remarqué au milieu des années 2000 avec l'album "Take fountain", toujours sous la houlette de son leader David Gedge, unique rescapé des origines, l'histoire du groupe s'identifiant peu à peu totalement à cette personnalité attachante.



Hier soir, nous avons donc pu découvrir une formation hétéroclite rassemblée autour du songwriter anglais comme les membres d'une fratrie : amis, compagnons de route, "The Wedding Present", malgré son nom, ne milite pas pour l'union exclusive et David Gedge a su s'entourer de filles aussi jolies que bonnes musiciennes (le type doit gérer une agence de femmes bassistes, c'est sûr !). Le groupe joue quelques nouvelles compositions et s'amuse depuis plusieurs années à dépoussiérer d'anciens albums joués en intégralité dans une seconde partie du set. Pour les fans dont je fais partie, il ne s'agit pas de sombrer dans la nostalgie, mais plutôt d'un moment de complicité partagée entre copains, après une (déjà) longue route parcourue ensemble. Pour les plus jeunes, ce concert fut, je l'espère, l'occasion de découvrir un des ces groupes mythiques qui nous rendent l'Angleterre si indispensable.