Alan Clarke, réalisateur pour la télévision anglaise dans les années 80, est très peu connu en France et pourtant très reconnu par les rares qui ont eu l'occasion de découvrir son travail.
Il a dépeint les années 80 en Angleterre, particulièrement riches en conflits sociaux et névroses en tout genre. Après trois décennies arrivent en France quelques unes de ses œuvres, directement en dvd (et à la médiathèque).
The firm décrit, avec un esthétisme unique et un sens du réalisme que ne renierait pas Gus Van Sant, le milieu hooligan post-Heysel (où des grilles de séparation du stade et des murets de sécurité s'effondraient, faisant 60 morts). Les hooligans de la fin des années 80 ont un emploi stable, une famille, une maison en banlieue, et passent leurs week ends à se faire défoncer et à défoncer les supporters de l'équipe voisine par simple plaisir de la baston. C'est cette prise de risque absolument gratuite, cette constante mise en danger que filmait durant 65 minutes Alan Clarke pour le compte de la BBC à la fin des années 80. La violence est autant dans la parole que dans le geste, mais ne tombe jamais dans le voyeurisme.
Dans Elephant, le réalisateur décrivait, 24 ans avant Gus Van Sant (justement), la folie meurtrière, sans parole, sans identité, sans histoire, par des suites de plans séquences. En 2003, Van Sant obtenait la Palme d'Or en reprenant la tuerie de Columbine, le titre et le style d'Alan Clarke. Court métrage puissant, sanglant et intelligent. (l'extrait suivant est violent)
Il a révélé Tim Roth et Gary Oldman, et rien que pour ça, il mérite tout notre respect et notre reconnaissance.
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