Le second rendez-vous de la saison de la Bande Son, club d'écoute musicale, a eu lieu le mardi 16 novembre à la médiathèque. Au programme : découverte des dernières acquisitions musicales à travers des clips plus originaux les uns que les autres ; l'Instant Métal ; les concerts à venir et les suggestions musicales des usagers.
Pour commencer, moment R.I.P. (rest in peace) puisque le compositeur polonais Henryk Mikolaj Gorecki est décédé le 12 novembre dernier. Ses compositions créées dans les années 1960 l'ont fait connaître par les spécialistes internationaux comme un des compositeurs les plus originaux de l'époque. Dans les années 1980, il a commencé à créer des œuvres sacrales à caractère profondément lyrique et s'est tourné vers la musique populaire polonaise. Récemment, il a également composé des œuvres spécialement dédiées au célèbre quatuor à corde américain Kronos Quartet. C'est d'ailleurs le morceau Quasi una fantasia interprété par le Kronos Quartet que nous avons pu découvrir.
Jusqu'au début des années 1990, Henryk Gorecki était resté peu connu hors du cercle d'amateurs de musique d'avant-garde et c'est sa Symphonie no 3, pour soprano et orchestre, composée en 1976 et créée à Royan en 1977 qui lui a apporté une renommée mondiale inégalée pour un compositeur classique contemporain. Au total, la Symphonie numéro trois s'est vendue à plus d'un million d'exemplaires à travers le monde.
Nous enchainons avec la sélection musicale de Pierre-Yves. La rentrée pop-rock nous a valu une moisson prometteuse de bon disques et nous découvrons certaines nouveautés par le biais de leurs clips. Pour certains, les réalisateurs se sont vraiment lâchés !
On commence tout doux, mais dans la catégorie "groupes poids lourds" désormais, avec les montréalais d'Arcade Fire et le titre "The suburbs" , en concert au mois de novembre à Lyon.
Ce morceau donne son nom à un album qui évoque la poésie mélancolique qui nait à la périphérie des grandes villes occidentales, un spleen inspiré par l'urbanisme standardisé et monotone produit par la société de consommation de masse. Basé sur les extraits de vieux films publicitaires vantant le confort et l'abondance, le clip nous ramène à toutes les icônes du rêve américain de l'après guerre.
Avec Of Montreal, on pense poursuivre dans le registre groupe rock de la scène québecquoise. Mais contrairement à ce que peut laisser entendre son nom, ce groupe est américain et originaire d'Athens, Géorgie, cette ville étonnante qui a donné à l'histoire du rock bien davantage que son dû avec les groupes REM ou B52s dans les années 80. Aujourd'hui la ville abrite les activités d'un label ultra créatif, Elephant six : http://www.elephant6.com/
Les clips d'Of Montreal sont des chef d'œuvres de collages visuels psychédéliques. Le morceau "Coquet coquette" (aidez-nous à trouver le sens de ce titre !) et tiré de leur dernier album "False priest"montre le groupe en pleine épopée de conquête. S'agit-il d'une allégorie du succès ? en tout cas, c'est épique, gore, primitif et d'un humour aussi décalé que leurs mélodies pop acide.
Nous n'avons pu résister à une navigation de longs instants dans les archives visuelles du groupe dont est tiré le clip suivant :
La suite est tout aussi délirante avec le nouvel opus de Grinderman, le second groupe de Nick Cave lorsque les Bad Seeds sont en sommeil. Tout d'abord, on réalise rapidement à l'écoute de ce second album que Grinderman n'est pas un projet secondaire. D'autre part, les musiciens s'amusent visiblement beaucoup, à jouer et à explorer certains clichés cinématographiques : peplum, film de science fiction, films d'horreur et d'angoisse, le clip nous offre un grand mélange de sous-culture underground. Le morceau se nomme "heathen child"
Carl Barat, l'ex moitié pensante et composante des Libertines a produit un superbe premier album solo qui revisite brillamment tous les poncifs de la pop anglaise ; vraiment, ces musiciens british sont élevés au biberon d'une pop non seulement élégante, mélodique mais aussi teintée d'un zeste inimitable de groove soul.
Le présent titre, "run with the boys", est un modèle du genre, dans la lignée de Paul Weller ou des Dixies Midnight runners. So british et intemporel !
On termine cette première partie avec notre artiste Dada national, Philippe Katerine, le seul musicien aujourd'hui en France à oser un tel décalage dans l'esprit et le ton de ses chansons. Décidément inclassable, Katerine lance des mots et des ritournelles au vent sans se soucier de leur point de chute, en toute liberté. Donc laissons le manger, quoi ... Pourvu qu'il ne nous lasse pas un jour en franchissant la limite qui le sépare encore d'un rôle de bouffon de la chanson française.
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